La difficulté voire l’impossibilité actuelle d’instaurer un Black History Month en France : retour sur les origines/facteurs de ce mouvement et comparaison de la situation des Noirs aux Etats-Unis et en France
En 1926, l’historien noir Carter G. Woodson crée la Negro History Week afin de célébrer l’histoire noire aux Etats-Unis, en disant : « Ceux qui n’ont aucune trace de ce que leurs ancêtres ont accompli perdent l’inspiration qui vient de l’enseignement de la biographie et de l’histoire ». En effet, si un peuple ignore tout de ses ancêtres, quel modèle peut-il avoir ? Comment peut-il espérer avancer et ne pas reproduire les mêmes erreurs ? Son passé doit donc à la fois l’éduquer, l’enrichir et le guider. Telle est la volonté de la Negro History Week, qui en 1976 devient le Black History Month (BHM)…
Quelle instrumentalisation du métissage dans la société française ?
“Je suis métis, un mélange de couleur ohoh, métis je viens d’ici et d’ailleurs ohoooh”.
C’est Yannick Noah qui, à travers les paroles de son titre classique “Métis(se)”, revendique
son métissage franco-camerounais comme un mélange de couleurs, comme un mélange de
“ Deux cultures, deux passés qui se rassemblent et ne font qu’un”. C’est ainsi qu’on définit
universellement le métissage, cependant il convient de rappeler qu’il n’est pas uniquement
l’affaire d’un mélange de couleurs de peau, mais bien de cultures, d’ethnies différentes
propres aux différentes régions du monde. Un métissage brésilo-coréen est tout aussi
valable qu’un métissage britanico-sénégalais !
Le monument Louis Faidherbe
En Juin 2020, la mort de George Floyd aux États-Unis et la diffusion des revendications du mouvement Black Lives Matter à travers le monde a permis d’enclencher une véritable réflexion autour des discriminations raciales mais aussi autour des enjeux de mémoire. Ce mouvement, qui a aussi gagné Lille, a posé la question de la pertinence du paysage statutaire dans le cadre de la représentation de plusieurs figures de la colonisation au sein de l’espace public. Ainsi quelques centaines de personnes se sont réunies le samedi 20 juin place de la République en réponse à l’appel du collectif « Faidherbe doit tomber » pour réclamer la contextualisation de la statue du général Faidherbe ou son déboulonnage, mettant en lumière son rôle dans la colonisation du Sénégal occulté jusqu’alors.
« Race » de Sarah Mazouz
L’année 2020 est une année qui fut bouleversée par les problèmes raciaux, notamment avec la mort de George Floyd, décédé asphyxié sous le poids d’un policier blanc à Minneapolis. La lutte contre le racisme a pris un nouveau tournant, avec des nouveaux termes notamment, émergeant dans l’espace public, non seulement en Amérique, mais également en France. C’est en 2020 que la chercheuse en CNRS Sarah Mazouz a publié son livre « Race », qui aborde ces nouveaux termes et leurs enjeux dans la compréhension du monde social dans lequel nous vivons.
On « Black History Month » and commemoration of Black History
The Negro History Week was coined by Dr Carter G. Woodson, American journalist and historian, in order to educate people of colour on a history forgotten by curriculums. The celebration was given a momentum under the Civil Rights Movement in the 1950’s-60’s, and during the growing rise of Black Power with non-violent revolution led by Dr Martin Luther King Junior whose endorsement eventually led to the federal recognition of the month by the US Congress. Today, the meaning of BHM in the American context is to allow people of colour into the designing of the republican project, by inviting all to acknowledge and celebrate their legacy, and ultimately reconcile a nation with a hurtful past.
Un jour au festival AFROPUNK: un bouillonnement culturel à la croisée des fiertés
Entre revendications, émotions et passions artistiques, retour sur la 14e édition new yorkaise du festival qui se définit comme « l’épicentre de la musique alternative, de la culture et de l’activisme Noirs, ainsi que de l’intersection de la libération Noire. ».
Ce que le « racisme anti-blanc » dit sur notre incompréhension du racisme
Les tenant.e.s d’un « racisme anti-blanc » ne comprennent pas ce qui définit le racisme. La multiplication des débats autour de l’existence d’un « racisme anti-blanc » révèle assez dramatiquement que le réel dissensus tourne autour de la question « qu’est-ce le racisme ? » Est-ce que nos dictionnaires réduisent – ou élargissent – le racisme à la discrimination d’une race X vers une race Y ? En principe, absolument pas. L’Académie française définit le racisme comme « un ensemble de doctrines selon lesquelles les variétés de l’espèce humaine, appelées races, principalement distinguées par leur apparence physique, seraient dotées de facultés intellectuelles et morales inégales, directement liées à leur patrimoine génétique. Par extension, préjugé hostile, méprisant à l’égard des personnes appartenant à d’autres races, à d’autres ethnies ».
La construction de l’identité « métisse »: entre négation et colorisme
Si l’appellation « métis » renvoie historiquement à des logiques méprisantes de catégorisation des individus à travers un prisme colonial occidental, il semblerait qu’elle soit aujourd’hui source d’une certaine forme de fascination. Ce mélange entre 2 personnes profondément différentes physiquement et culturellement, se rapporte effectivement dans l’imaginaire collectif d’un côté à une dimension très sexualisée de la rencontre de ces corps qui produirait un individu exceptionnel, de l’autre à une cassure dans la pureté du processus de reproduction. Être métis.se revient souvent à se savoir perçu par autrui différemment de la façon dont on se perçoit soi-même, et parfois péjorativement. « Alors, t’es quoi ? » …Mi l’un, mi l’autre ?
Le Blackface, humour ou visage d’un racisme structurel?
Le blackface désigne pour une personne non-noire le fait de se maquiller en noir . Au delà de ca il s’agit de reprendre les caractéristiques physiques supposées des personnes noires et d’en faire un déguisement. Maquillage charbon, lèvres écarlates, perruque afro… Cela s’accompagne généralement de stéréotypes racistes. Alors le blackface; simple caricature à visée humoristique ou geste raciste ? Même si son usage reste souvent tourné à la dérision nous allons voir en quoi cette pratique s’ancre directement dans un héritage historique raciste.
Tribune: les IEP se mobilisent contre la hausse des frais d’inscription pour les étudiant.e.s extra-communautaires
Le 19 novembre 2018, le Premier Ministre Edouard Philippe a annoncé l’augmentation des frais universitaires des étudiant.e.s étranger.e.s non-européen.ne.s.
La mesure, présentée comme un vecteur de ressources nouvelles dans une stratégie d’attractivité internationale des universités françaises, prévoit une hausse de près de 1600% des frais universitaires des étudiant.e.s étranger.e.s non européen.ne.s.
Edito: Non à l’augmentation des frais universitaires pour les étudiants étrangers!
Dans sa « stratégie d’attractivité pour les étudiants internationaux », le Premier ministre Edouard Philippe vient d’annoncer une augmentation substantielle des frais d’inscription pour les étudiants étrangers hors-Union Européenne. Fini la licence à 170 euros, il faudra désormais débourser 16 fois plus pour un bac +3, et la bagatelle de 3.770 euros pour un master ou un doctorat.
James Baldwin, la voix des damnées de l’histoire
L’histoire n’est pas simplement une chose à lire. La littérature, le cinéma, la musique en sont de même. Elles sont les expressions brutes, concrètes et souvent brutales de l’état d’une société. Quand le romancier procède à l’écriture d’une fiction, il examine et observe, scrute d’un œil attentif le scénario du monde qui se déroule sous ses yeux. Et sans le savoir, il se livre à la psychanalyse de la société dans laquelle il vit. James Baldwin était de ceux-là, de ces intellectuels qui refusaient de leurs voir s’assigner le rôle de semeurs de rêves édulcorés. Il prenait le stylo pour ne pas hurler. Sans doute comprenait-il alors, que les corps des damnés ne peuvent soulever le glaive de la révolte sans que l’esprit ne brandisse la plume.